Correspondance de l'Imperator n° 2
À : Tribun Pyrelance
Objet : Pas de sanctions... pour le moment
Vous savez qu'il y a une limite à ne pas franchir avec votre Imperator ? Retournez-vous. Regardez derrière vous.
Si j'avais besoin de vous, vous auriez reçu mes ordres la semaine dernière. Vos attributions ne vous autorisent pas à vous imposer de la sorte, ni à "insister" sur le fait que vous estimez que votre présence est nécessaire. La Légion de Fer a beaucoup à faire, et il est indispensable que mes meilleurs Charrs soient là où ils peuvent être le plus efficaces. Je comprends que vous vouliez être ici, pour vaincre Bangar, mais je suis tout de même dans l'obligation de refuser votre demande de transfert.
Cette guerre est bien plus grande qu'il n'y paraît, tribun. Les traîtres sont partout, dans les Légions, dans toute la Tyrie, et si nous lui laissons la moindre ouverture, l'influence de Bangar risque de prendre racine.
Même lorsque je tuerai Bangar, le conflit ne sera pas terminé. Il a donné aux Charrs un avant-goût de quelque chose qu'ils désiraient depuis longtemps : le pouvoir. Finis les traités, finies les alliances, place à la force, comme dans l'ancien temps.
Il leur a dit que le monde que j'avais contribué à créer avait fait d'eux des faibles. Des sous-Charrs. On ne peut pas lui donner complètement tort. Il suffit de voir le tribun Brimstone pour comprendre à quel point il peut être dangereux de passer trop de temps loin de sa troupe.
C'est pour cela que la véritable guerre ne commencera qu'une fois que nous nous serons débarrassés de Bangar. Nous exécuterons les traîtres qui ont pris les armes contre nous, mais beaucoup d'autres embrasseront secrètement les mêmes croyances. Il sera bien plus difficile de débusquer ceux-là. Voire impossible.
Stoneglow, Ombrépée, Portegloire... Ils pensent que la guerre prendra fin avec la mort de Bangar. Mais vous savez aussi bien que moi que ce n'est pas vrai.
L'Empire respecte la puissance. Ils ne nous respecteront que si nous les battons par la force.
Voilà pourquoi nous ne pouvons pas nous faufiler discrètement pour trancher la gorge de Bangar.
L'Empire doit voir toute la puissance de la Légion de Fer. Il faut qu'ils comprennent à quel adversaire ils ont affaire. Qu'ils se rendent compte qu'ils n'ont aucun espoir. Qu'ils sachent, sans le moindre doute, que leur défaite est totale.
Il n'y a que comme cela que nous gagnerons.
— Smodur
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L'Épopée du givre