Les quatre djinns

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Les quatre djinns

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Emplacement
Tri et évaluation
(Gambit de forgeconte)

Les quatre djinns est un ouvrage qui raconte la rencontre entre Miyani et Zommoros, le propriétaire de la Forge mystique.

Lecture[modifier]

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Les quatre djinns
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À quelques jours de marche, à l'est d'Amnoon, dans les profondeurs de cette mer de sable, je me trouvai un jour dans une situation fort heureuse. Je vis quatre djinns s'approcher en planant, en pleine chamaillerie à propos de leur nature élémentaire.

Je restai immobile pendant un moment, à écouter leur débat grandiloquent, et j'ai compris avec fascination que les djinns se disputaient depuis des mois, sans interruption, peu importe l'heure, le temps ou les passants qu'ils croisaient. Les djinns, comme je le découvris par la suite, n'ont pas les mêmes besoins que les autres êtres vivants qui peuplent la Tyrie. L'élément qui les lie au monde semble être la seule chose nécessaire à leur survie.

Malheureusement, comme beaucoup de visiteurs en cette mer de sable désolée, j'étais perdu et je n'avais pas assez d'énergie et de provisions pour chercher d'autres moyens de trouver mon chemin.

Lorsque je m'approchai des quatre djinns, c'est à peine s'ils me remarquèrent. Celui qui était fait de feu ne me prêta qu'une attention brève, le temps de cracher des propos obscènes avant de reprendre son discours. Le djinn de l'air m'ignora royalement, son regard me traversa comme si j'étais moi-même fait de son élément. Le djinn de terre s'extirpa de ses pensées un instant et me regarda avec mépris. Ce fut le djinn d'eau qui décida de prendre la parole.

"Peut-être qu'il pourrait trancher ! dit-il, en levant un bras dans ma direction. Un avis neutre nous permettrait de sortir de cette impasse insupportable !"

Les trois autres arrêtèrent enfin de se disputer et me toisèrent, comme une vulgaire mouche venant gâcher leur petit-déjeuner. "Lui ? dit le djinn de feu avec une mine déçue, il est plutôt petit, non ? Comment pourrait-il connaître l'ampleur de la question ?"

"L'idée est intéressante, déclara le djinn de l'air, mais nous devons d'abord lui expliquer la nature de notre différend."

"Il n'y a pas de différend." Le djinn de terre était on ne peut moins réceptif. Il croisait les bras, l'air suspicieux. "Tous les trois, vous devez seulement accepter le fait que sans la terre qui nous supporte, vos éléments ne seraient rien."

Le djinn d'eau semblait déterminé : "Et voilà, encore une fois, cette discussion ne mène nulle part. Mais lui, cet humain, il vit sur terre, boit de l'eau, respire de l'air et se sert du feu pour repousser les ténèbres, la nuit. Nous avons tous une utilité à ses yeux."

"C'est possible, dit le djinn de l'air, impassible, mais encore une fois, sans la terre, il ne peut pas respirer, ni boire, et encore moins repousser les ténèbres."

Les trois autres djinns en avaient plus qu'assez de cette dispute, mais pour une raison évidente, aucun n'était prêt à céder plus de terrain au djinn de la terre. Ils se tournèrent tous vers moi, m'encerclèrent, planant haut, au-dessus des étendues de sable. Me regardant fixement, ils s'approchèrent, non sans une once de malveillance.

"Eh bien, lança le djinn de l'air, j'imagine que nous vous devons une explication."

"Nous représentons les éléments de la nature." Le djinn de feu se rapprocha, comme pour m'intimider. "Et l'un de nous est assurément plus puissant que les autres."

Enfin, pour la première fois depuis que j'avais interrompu leur débat, je pris la parole : "Ne peut-on pas trouver un équilibre dans la nature ?"

Les quatre djinns rirent d'une même voix. "L'équilibre n'est qu'une illusion, déclara le djinn de terre, la nature s'efforce de l'atteindre sans jamais y parvenir. La pluie provient d'un déséquilibre entre l'air et l'eau. Les volcans, de la terre et du feu. Les tempêtes de sable, de l'air et de la terre. Voilà la raison de nos chamailleries incessantes."

"Et voilà pourquoi vous devez nous dire quel élément est le plus puissant, ajouta le djinn de l'air. Nous vous écoutons."

J'étudiai la question un moment, mais il était clair que mes hôtes n'étaient pas du genre patient. J'entrepris alors d'expliquer mon raisonnement à voix haute, même si je savais que, quelle que fût ma réponse, je ne parviendrais pas à contenter les djinns.

"Eh bien, prenons ma situation, lançai-je. Les créatures vivantes de Tyrie doivent fouler la terre, ce qui reflète l'importance inhérente de cet élément."

"C'est bien ce que je me disais, déclara le djinn de terre en bombant le torse, ce débat ne durera pas longtemps."

"Mais, repris-je, au grand désespoir du djinn de terre, nous nous trouvons actuellement au beau milieu des dunes. J'ai eu grand-peine à marcher sur ce sol, qui est meuble et instable. Je suis épuisé de mes voyages, et ce sable n'arrange rien."

Je m'adressai ensuite au djinn de l'air, qui semblait se réjouir de l'évincement du djinn de terre : "L'air, poursuivis-je, bien que doux et frais durant les soirées passées à l'Oasis de cristal, est chaud et sec, ici, et m'irrite la gorge."

Le djinn de l'air, déçu, fit la grimace, mais ne prononça mot.

Je me tournai alors vers le djinn de feu : "Et le soleil ardent n'offre pas grand réconfort. Le sable absorbe la chaleur de ses rayons, acheminée par l'air. La terre, l'air et le feu s'efforcent de mettre fin à mes jours en ces dunes arides d'Elona."

Les trois djinns concernés considérèrent leur compère, dans l'attente de la suite.

"Il y a cependant un élément qui pourrait apaiser la gène occasionnée par les trois autres", déclarai-je. Le djinn d'eau, que mes propos semblaient satisfaire, forma dans un geste un magnifique orbe d'eau pure et fraîche. Celui-ci flotta au-dessus de moi, maîtrisé par sa seule volonté.

"Voilà qui devrait vous aider, déclara-t-il. Buvez, et parlons d'autres choses que les éléments pendant un moment."

C'est ainsi que je m'attirai les bonnes grâces du djinn d'eau, au détriment des trois autres. L'issue fâcheuse d'une dispute qui avait duré des mois ne les réjouissait pas, et ils ne m'adressèrent plus jamais la parole. Toujours est-il que le djinn d'eau fut en mesure de m'indiquer le chemin, et devint un compagnon de voyage fort sympathique, aussi longtemps qu'il le put.

De nombreux mois se sont écoulés depuis cette rencontre fatidique, et le djinn d'eau et moi avons peu à peu établi une véritable relation de confiance. Nous avons quitté les sables chauds d'Elona pour les terres plus clémentes de la Kryte (aussi bien pour leur climat que pour leur configuration). Cependant, je n'ai pu m’empêcher de repenser maintes fois à cette rencontre dans les dunes. Peu importe les circonstances, j'en arrive toujours à la même conclusion quant à l'élément qui, seul, pourrait s'attirer les suffrages de l'humanité : la terre est vaste et intimidante, mais elle se soucie peu de l'inconfort de ses habitants ; l'air permet la vie, mais n'en améliore nullement la qualité, quant au feu, il nous fournit de la lumière, mais embrase les cieux d'Elona. Seule l'eau apporte un apaisement à l'inconfort provoqué par les autres éléments, et permet de supporter un peu mieux les conditions les plus extrêmes de la Tyrie.

La conversation que l'on peut entretenir avec le djinn est également fort agréable.